Dans les pays où une plus grande partie de la population estime avoir les capacités et les compétences nécessaires pour créer des entreprises, une plus petite fraction de personnes est dissuadée de fonder des sociétés par la peur d’échouer dans l’entrepreneuriat, révèlent les données du rapport 2014 du Global Entrepreneurship Monitor (GEM).
Les chercheurs du GEM ont interrogé un échantillon représentatif de 206 000 personnes dans 69 pays sur leurs croyances, intentions et attitudes entrepreneuriales, et ont créé des moyennes nationales sur la base des réponses à leurs questions. Deux de ces mesures nationales sont le pourcentage de la population adulte qui pense « avoir les compétences et les connaissances nécessaires pour créer une entreprise » et la fraction de la population adulte qui déclare « que la peur de l’échec l’empêcherait de créer une entreprise ». Le pourcentage de la population dissuadée d’entreprendre par la peur de l’échec varie de 12,6 % en Ouganda à 61,6 % en Grèce. La fraction de la population qui pense avoir les capacités de créer une entreprise varie de 21,4 % à Singapour à 84,9 % en Ouganda.
Sur l’ensemble des 69 pays, les deux mesures présentent une corrélation de -0,59, ce qui constitue un niveau d’association statistique modérément élevé. Dans la figure ci-dessus, j’ai produit un diagramme de dispersion de la fraction de la population de chaque pays qui a déclaré que sa peur de l’échec inhibait ses efforts entrepreneuriaux (axe vertical) par rapport à la part de la population qui pensait avoir des capacités entrepreneuriales (axe horizontal). Comme vous pouvez le voir sur la figure, le pourcentage de la population dissuadée par l’échec diminue au fur et à mesure que la fraction de la population ayant des capacités entrepreneuriales augmente.
Bien entendu, cette association n’est qu’une corrélation. Le fait qu’une plus grande partie de la population possède des capacités entrepreneuriales pourrait inciter un pourcentage plus faible d’entrepreneurs potentiels à ne pas créer d’entreprise par peur de l’échec, ou le fait qu’une plus grande partie de la population soit dissuadée d’entreprendre par peur de l’échec pourrait inciter une plus petite partie de la population à percevoir qu’elle possède des capacités entrepreneuriales. Un troisième facteur pourrait entraîner à la fois une augmentation de la proportion de personnes qui se sentent capables d’entreprendre et une diminution de la proportion de personnes qui s’abstiennent de créer des entreprises par peur de l’échec.
Mais la recherche universitaire suggère une direction à cette corrélation. L’auto-efficacité est une condition préalable importante à la création d’une entreprise. Les personnes qui ne pensent pas avoir les compétences et les capacités nécessaires pour fonder et gérer une entreprise n’en créeront pas, même si elles ont identifié ce qu’elles pensent être de bonnes opportunités commerciales.
Si l’on considère l’ensemble de la population d’un pays, il n’est pas exagéré de penser que l’auto-efficacité entrepreneuriale est à l’origine des tendances observées. L’augmentation de la proportion de personnes ayant des capacités entrepreneuriales fait que moins d’entrepreneurs en puissance se retiennent de créer une entreprise par peur de l’échec.
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Source : Créé à partir des données du Global Entrepreneurship Monitor (Observatoire mondial de l’entrepreneuriat)
